El ceviche

Dimanche matin. 7h00. Muelle de Lobitos. Nous grimpons dans la petite barque de Tullio, un pêcheur local.

Tullio a réussi à profiter de l’essor touristique de Lobitos en l’alliant à son travail. Depuis quelques années maintenant, il organise des tours sur son bateau, nous emmenant au large pour aller pêcher à la ligne, la méthode artisanale. 

Après un petit coucou à notre amie la baleine (ouai ouai, ici les baleines nous montrent le chemin, #boringlife), nous atteignons le « spot ». Le temps du voyage, j’essaie de me rappeler des dernières fois où j’ai pêché. Cela doit remonter à plus d’une vingtaines d’années, dans la Venoge, ou encore plus loin, dans les Dombes, au bord d’un marécage (big up les Couz!). Je me rappelle aussi, qu’à seulement 5 ou 8 ans, ma patience avait quelques limites. Heureusement, la terre glaise nous maintenait un minimum intéressé, mais nos cris nous faisaient probablement perdre quelques carpes. A Lobitos, pas de carpe, pas de brochet, mais plutôt des cabrillas, idéales pour le ceviche. Et pas de terre glaise, ni de cousins pour nous distraire, ici on patiente, ligne au bout de la main, en écoutant les histoires de Tullio. Il nous raconte que depuis quelques années, les poissons se font de plus en plus rare dans la baie de Lobitos. Il se rappelle de ses grand-parents qui pouvaient ramener une centaine de kilos en une journée, alors que lui, il rentre au port avec 40kg dans les bons jours. Cette différence s’explique à cause de l’augmentation majeure de la surpêche par les bateaux commerciaux qui ne respectent pas leur périmètre autorisé (au moins à 5 miles de la côte). Malgré ces difficultés, Tullio continue à partir au large, tous les jours, à la recherche des poissons qui auraient échappés aux gros filets. Les pêcheurs de Lobitos font aussi très attention à la taille des poissons qu’ils attrapent. Cela s’inscrit dans une volonté de maintenir une pêche durable pour les années à venir. 

Pendant ses récits, petit à petit, les poissons commencent à mordre à l’hameçon. Et après environ deux heures de pêche, notre caisse est assez remplie pour déguster le fruit de notre travail. En effet, avec Tullio, non seulement nous découvrons la pêche artisanale, mais nous assistons aussi à un cours de cuisine improvisé: à peine les fils démêlés, le voilà en train de couper limes, oignons, et ail pour nous préparer le ceviche le plus frais que nous aurons jamais mangé! Gracias Tullio! 

En savourant tous ces délicieux plats péruviens, nous pensons à nos amis, à nos familles avec qui il serait incroyable de les partager. Du coup, voici pour vous, une petite recette de ceviche, afin de vous associer à notre voyage le temps d’un repas.

Ingrédients: 

Poisson: ingrédient fondamental de la recette. Il doit être de chair blanche, très frais et non congelé.

Leche de tigre: il s’agit de la marinade dans laquelle vous allez baigner le poisson. Il vous faudra:

  • coriandre,
  • 1 oignon rouge,
  • 1 gousse d’ail,
  • 5-7 citrons (verts mais si possible pas trop sucrés),
  • 1 piment (aji péruvien ou autre),
  • sel.

Accompagnement: Le ceviche est généralemet servi avec de la patate douce (camote), du maïs grillé (cancha) et du yuca pour venir contrebalancer l’acidité de la marinade. 

Préparation:

  • Faire cuire la patate douce 
  • Couper l’oignon en fines lamelles
  • Épépiner et découper le piment aji en petits morceaux
  • Bien laver le poisson et le découper en petits cubes
  • Ajouter le jus de citron et bien le mélanger (attention de ne pas laisser mariner le poisson plus de 10 minutes dans le jus, sous peine de trop le « cuire »)
  • Mélanger le poisson avec l’aji, l’oignon, la coriandre, l’ail et un pincée de sel. Servir immédiatement

Buen provecho!